Perspectives du prix de l’or noir à long terme.

En octobre 2004, dans un sujet intitulé « Evolution des prix du baril de pétrole depuis un siècle » je vous indiquais que la sortie du canal horizontal, vieux de plus de 20 ans, était un point important pour le prix de l’or noir.
Sept ans plus tard, je vous confirme que la sortie du canal horizontal était bien un signal déterminant, voire même un « point d’inflexion stratégique ».

Avant 2001, le prix de l’or noir demeurait tranquillement dans un canal horizontal compris entre 10 et 40$ le baril. Quand il y eu tension sur l’offre, comme pendant la première guerre d’Irak, le pétrole est monté à 40$ avant de redescendre sagement dans le bas de son canal à presque 10 dollars le baril.
Aujourd’hui, la zone des 40$ est devenue un support majeur pendant la crise de 2008 et le prix du baril de pétrole est maintenu désespérément en dessous de 100$ pour protéger la croissance économique mondiale.
Pas besoin d’être médium pour annoncer que le prix du baril de pétrole va passer son record de 147 dollars le baril de juillet 2008 en moins de temps qu’il ne faudra au monde pour comprendre que l’aire du pétrole abondant est terminée.

Graphique du prix de l'or noir depuis 1986

Prix du pétrole

Petit à petit, l’ensemble de l’économie mondiale s’adapte et s’adaptera à ce changement majeur qui n’a aucun équivalent dans l’histoire.
Les constructeurs automobiles ne jurent que par la baisse de consommation des voitures, l’amélioration des rendements des moteurs à explosion, les nouveaux combustibles, les voitures hybrides, les voitures électriques, la baisse d’émission de co²…
Les compagnies aériennes renouvellent leur flotte d’avions pour de nouveaux modèles qui ont tous en commun de consommer moins de kérosène.
L’industrie réorganise, externalise, rationalise les productions les plus énergétivores un peu partout dans le monde. La Chine refoule même de son territoire, discrètement, avec des taxes, certaines industries trop gourmandes en énergie.
Les grandes compagnies pétrolières investissent dans le solaire, la géothermie, le charbon, la biomasse, l’éolien. Pensez-vous qu’elles investiraient aujourd’hui dans les sables bitumineux, les projets pharaoniques de GNL, les gaz des schistes, le pétrole de schiste, l’off shore profond, si elles avaient encore l’opportunité d’investir dans du pétrole conventionnel onshore ?
S’inquiètent-ils tous, subitement et simultanément du réchauffement climatique, ou bien s’adaptent-ils au peak oil ?
Tout ce que le monde compte comme investisseurs avisés, que je qualifierai de précurseurs, sont présents dans le pétrole, l’énergie et les matières 1eres depuis des années. Cela a commencé en 1998 pour les premiers et c’est accéléré à partir de 2004. D’ailleurs, pour certains géologues le pic de production du pétrole conventionnel a été atteint en 2005. Attention, ce n’est pas la fin du monde, mais la fin d’un monde. L’économie mondiale va simplement devoir s’adapter, et le fera très bien : la croissance proviendra de ces changements. Mais cela modifiera les équilibres géopolitiques et industriels à l’échelle mondiale, les leaders d’hier ne seront peut être pas ceux de demain.

La première option, la plus évidente, est d’investir dans le secteur pétrolier, en amont, dans l’exploration et la production de pétrole. Il est possible d’investir dans des juniors qui procurent du levier avec des risques importants ou des grandes capitalisations qui offrent des dividendes et des risques limités, mais un potentiel de croissance beaucoup plus faible.
La seconde option consiste à investir dans la production de l’énergie sous toutes ses formes : la production d’électricité, le charbon, les énergies vertes (Eolien, solaire, géothermie, biomasse…) .
La troisième option est d’investir dans les solutions technologiques qui améliorent le rendement des moteurs, le stockage de l’énergie, les batteries, l’isolation des bâtiments, l’amélioration des matériaux, les opportunités sont quasiment infinies, la seule limite étant votre imagination.
La quatrième option sont les secteurs liés indirectement au pétrole et à la croissance de la population mondiale comme l’agriculture, l’industrie d’extraction, le bois, l’eau…
Et si le secteur de l’énergie et des matières 1eres ne vous intéresse vraiment pas, vérifiez, tout de même, quand vous faites vos recherches avant d’investir, que la compagnie a tout fait pour protéger ses activités de l’inéducable hausse du pétrole à long terme.
Il est difficile de prévoir ce que va faire le prix du baril de pétrole à 7 jours, mais il est facile de savoir ce qu’il va faire à horizon de 7 ans.
Rendez-vous dans 7 ans pour discuter du prix du baril de pétrole à plus de 200 dollars et de son vieux support à 147 dollars…

Dr Thomas Chaize

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